Témoignage de Uarda greffée foie et rein à 2 ans

Mesdames, Messieurs, Chers élus, Chers habitants de Chassieu,
Je tiens d’abord à remercier chaleureusement Monsieur le Maire, les élus de la ville, ainsi que toutes les personnes ici présentes aujourd’hui. C’est un honneur, et une émotion particulière pour moi, de pouvoir prendre la parole à Chassieu, qui devient ville ambassadrice du don d’organes.
Je m’appelle Uarda Klinaku, j’ai 23 ans, et je suis actuellement étudiante en Master de Droit de la Santé à l’Université Jean Moulin Lyon 3. Mais si je suis ici devant vous aujourd’hui, c’est aussi et surtout parce que je suis greffée foie-rein depuis 2004.
À l’âge de deux ans, j’ai bénéficié d’une double greffe, foie et rein. Ce geste, ce don, m’a tout simplement offert la vie.
J’ai pu grandir comme une enfant presque comme les autres. Il y a eu les traitements, les suivis médicaux, les moments d’inquiétude… mais surtout, il y a eu la volonté de vivre pleinement, de me construire, d’apprendre, de m’épanouir.
Et dans ce parcours, la Ville de Chassieu et l’association SporLygref ont joué un rôle crucial. C’est ici, à Chassieu, que j’ai commencé la natation en 2013 avec mon maitre nageur Pierre CHARRETIER, un sport que je pratique toujours aujourd’hui. Grâce à l’entraînement, j’ai pu me renforcer physiquement et mentalement, progresser, participer à des compétitions jusqu’aux Jeux Nationaux, Européens (comme à Vantaa, en Finlande, à Cagliari en Italie ainsi que Lisbonne au Portugal) et même Mondiaux (à Newcastle, en Angleterre).
Aujourd’hui, je poursuis mes études de droit, je prends toujours mon traitement quotidien, je prends du temps pour moi, et je continue mes engagements. Je suis fière d’être membre de SporlyGref, une association qui rassemble des greffé·es autour du sport et du partage d’expérience. On y montre que l’on peut être greffé·e et actif·ve, passionné·e, ambitieux·se. Qu’on peut vivre avec une greffe – et vivre pleinement.
Et demain ?
Demain, je veux continuer à prendre soin de moi, à faire du sport, à avancer dans mes études et dans ma carrière professionnelle, en mémoire et en reconnaissance envers celles et ceux sans qui rien n’aurait été possible : mon donneur et l’équipe médicale et para médicale que je souhaite remercier. Leur générosité, leur humanité, sont ancrées en moi, à chaque instant même si je ne le connais pas.
À travers ce témoignage, j’aimerais vous inviter à réfléchir, et surtout à agir.
Le don d’organes, c’est chaque jour des vies sauvées. Et pourtant, chaque jour aussi, ce sont des vies suspendues, faute de greffe.