Le 17 octobre est la journée mondiale du don d’organes et de la greffe
A cette occasion, France Transplant tire à nouveau la sonnette d’alarme dans notre pays. Malgré des efforts louables et des personnels très dévoués, l’activité dans ces domaines est loin des nécessités et le résultat de cet état de fait est une grande souffrance chez les malades qui n’accèdent que de plus en plus difficilement à la greffe salvatrice.
Le 3ème plan national pour les greffes d’organes prévoyait que 7 800 transplantations devaient être effectuées en 2 021 puis que ce nombre progresserait. Aujourd’hui, compte tenu des 22 103 malades déjà inscrits sur la liste d’attente, il faudrait réaliser au moins 10 000 transplantations chaque année. Dans les faits, il ne s’en effectue que 5 633.
Les causes, plusieurs fois dénoncées, de cette insuffisance sont multiples : effectif des personnels trop réduit, organisation défectueuse, manque de volonté suffisamment farouche, blocs opératoires parfois inaccessibles, etc. La résultante en est inquiétante : près de 1 000 décès par an sur la liste d’attente alors que ces 1 000 malades auraient eu la vie sauve s’ils avaient été greffés, durée d’attente excessivement prolongée, besoin de développement de nouveaux centres de dialyse, etc.
La bonne nouvelle est que l’objectif énoncé ci-dessus peut être atteint. Nos amis espagnols parviennent à ne souffrir d’aucune pénurie d’organe, d’aucune insuffisance de greffe. Nous le pouvons. Donc nous devons le faire.
Quel est le moyen pour cela ?
Changer de paradigme. Garder les mêmes lois, globalement satisfaisantes, mais se préoccuper de leur application, partout sur le territoire national (il existe d’importantes disparités régionales, incompréhensibles et inexcusables). Renforcer toutes les équipes contribuant à cet effort, faciliter la communication entre elles, et surtout insuffler un nouvel enthousiasme à tous, réenchanter cette suprême forme de solidarité, donner de la considération à tous les personnels impliqués et aux familles de donneurs. Ce sont des familles dans le deuil, dans la souffrance psychique et qui ne se sentent pas suffisamment entourées dans la durée. En un mot, il faut déployer une énorme volonté politique et surtout humaine dans le don et dans la transplantation.
Rappelons aux pouvoirs publics que cet effort ne coûte rien. Au contraire il rapporte quelques milliards d’euros en 2 ou 3 ans à l’assurance maladie car les greffes sont bien meilleures pour les malades et moins coûteuses pour le système de santé que les solutions alternatives.
Le président de France Transplant