Enquête étudiants européens en pharmacie

L’association France Transplant était présente au Congrès de l’EPSA (European Pharmaceutical Students Association) qui s’est tenu à Lyon du 25 au 31 octobre 2021. Ce congrès avait pour but de faire découvrir aux étudiants européens en pharmacie comment la santé publique et la prévention sont développées en France.

Les pays d’origine de ces étudiants étaient : Norvège, Turquie, Portugal, Pays-Bas, Grèce, Pologne, République Tchèque, France, Slovénie, Roumanie, Allemagne, Danemark, Espagne, UK, Autriche, Slovaquie, Chypre, Belgique, Suisse, Bulgarie, Macédoine, Lettonie.

France Transplant a mené une enquête auprès de ces étudiants en pharmacie afin de mesurer leurs connaissances au sujet du don d’organes et de la transplantation. 151 questionnaires ont étés recueillis et analysés.

115 étudiant(e)s européen(ne)s

1)      56 % d’entre eux seulement se disent plutôt bien ou très bien informés sur les prélèvements sur les prélèvements d’organes et les dons, tandis que 44 % sont plutôt ma ou pas du tout informés.

2)      Exactement la moitié de ces étudiants ont discuté de ce sujet avec un proche familial ou amical alors que l’autre moitié ne l’ont pas fait.

3)      Pour eux-mêmes, ils sont 76 % à être favorables au don d’organes post-mortem, 5 % étant défavorables et 19 % n’étant pas déterminés  car ils n’ont pas réfléchi à cette question.

4)      Un pourcentage élevé (62 %) de ces étudiants ne sait pas ce que revêt le concept de consentement présumé  dans le domaine du don d’organes post-mortem, alors que 38 % dit le savoir.

5)      En ce qui concerne le don d’organes par une personne vivante, par exemple le don du rein à un proche, 59 % des étudiants s’estiment plutôt bien ou très bien informés alors que 41 % pensent au contraire ne disposer que d’informations insuffisantes ou inexistantes.

36 étudiant(e)s français(es)

1)      36 % d’entre eux se disent plutôt bien ou très bien informés sur les prélèvements d’organes et les dons, ce pourcentage étant donc encore plus faibles que parmi leurs équivalents des autres pays européens ; 61 % sont plutôt mal ou pas du tout informés et 3 % ne savent pas.

2)      75 % de ces étudiants ont discuté de ce sujet avec un proche familial ou amical  alors que 25 % ne l’ont pas fait.

3)      Pour eux-mêmes, ils sont 83 % à être favorables au don d’organes post-mortem, aucun n’étant défavorable et 17 % n’étant pas déterminés car ils n’ont pas réfléchi à cette question.

4)      33 % de ces étudiants connaissent le nombre de transplantations effectuées annuellement dans notre pays, les autres sous-estiment ce nombre ou ne se prononcent pas sur le niveau de cette activité.

5)      Le nombre de malades inscrits sur une liste d’attente pour une greffe d’organes en France (plus de 20 000) est connu par 55,5 % des étudiants tandis que 36 % le sous-estiment et 8,5 % ne se prononcent pas.

6)      La règle permettant le prélèvement d’organes sur une personne en état de mort cérébrale (« lorsque le sujet n’a pas exprimé d’opposition de son vivant ») est connue par 61 % des étudiants, méconnue par 36 % tandis que 3 % ne savent pas.

7)      En ce qui concerne le don d’organes pour une personne vivante et volontaire, par exemple le don de rein à un proche, 31 % des étudiants s’estiment plutôt bien ou très bien informés, alors que 69 % pensent ne disposer que d’informations insuffisantes ou inexistantes.

8)      Lorsque la question «  qui peut être donneur vivant pour une transplantation rénale » est posée, 95 % des étudiants font une réponse inexacte et 5 % ont une réponse juste.

Le questionnaire montre à quel point les étudiants en santé français ou d’autres pays européens demeurent aujourd’hui encore très insuffisamment sur les prélèvements et les transplantations. Majoritairement, ils sont favorables à la transplantation et prêts à donner des organes en cas de nécessité et de circonstance appropriée.

Cependant ils ignorent beaucoup de choses sur les prélèvements aussi bien en cas de donneur vivant volontaire que de donneurs en état de mort cérébrale. Le pourcentage d’étudiants se disant bien informés est encore plus faible chez les Français que chez les autres européens. Leurs connaissances ne sont pas meilleures sur la pratique des transplantations.

Cela indique que les jeunes Européens n’ont pas reçu d’informations suffisantes au cours de leur études secondaires et que ce déficit n’est guère corrigé quand ils s’engagent dans une formation pour un métier de la santé.

Compte tenu du rôle qu’ils seront amenés à jouer dans la transmission des connaissances auprès de la population générale, il est urgent de corriger cette lacune. Le principe du « consentement présumé » ne peut d’ailleurs être valide que dans une société de citoyens informés.